(Québec) Les déclarations de Pierre Fitzgibbon, qui affirme que le Québec devra significativement réduire la taille de son parc automobile pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050, fait bondir l’opposition, qui exige que le gouvernement dépose un plan pour y parvenir.
À quelques semaines de la rentrée parlementaire, alors que les activités politiques reprennent tranquillement à Québec, le débat sur l’utilisation de l’auto solo et l’atteinte des cibles du Québec en matière de carboneutralité d’ici 2050 déchaîne les passions.
Au ministre de l’Économie, qui affirme que les citoyens devront individuellement changer leurs comportements dans le contexte de la transition énergétique, le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, réplique que « ça ne sert à rien de faire la morale » aux citoyens.
« Ce qu’il faut, c’est donner des alternatives à l’utilisation de la voiture. Se donner un système de transport en commun au Québec qui est digne du 21e siècle », dit-il.
« Tant que ces options-là n’existeront pas, on aura beau dire aux gens de changer leurs comportements, ça ne fonctionnera pas », ajoute-t-il.
Lors de la dernière campagne électorale, le parti de M. Nadeau-Dubois a été la cible des critiques de la Coalition avenir Québec (CAQ) alors qu’il proposait d’imposer une surtaxe sur les véhicules polluants (la fameuse « taxe orange »), tout en réduisant la tarification des transports collectifs et en lançant un chantier pour construire un réseau public de chemins de fer électrique.
François Legault a rappelé mercredi les projets en transports en commun financés par son gouvernement, incluant le Réseau express métropolitain (REM) à Montréal ou la construction d’une ligne de tramway à Québec. Il affirme que ces projets pourraient réduire le parc automobile dans les centres urbains.
Or, le premier ministre n’a aucunement l’intention d’imposer des mesures coercitives, comme le proposait QS en campagne électorale, pour inciter les gens à modifier leurs comportements.
De nouveaux investissements
Le député libéral André A. Morin exige pour sa part un plan clair du gouvernement afin d’expliquer aux Québécois comment le parc automobile doit être réduit pour atteindre la carboneutralité.
« Le vrai enjeu, c’est comment on y arrive. […] Je pense qu’il faut un plan réfléchi de la part de l’ensemble du gouvernement. Quand M. Fitzgibbon dit qu’on va devoir couper les véhicules de moitié, c’est bien, c’est facile à dire, mais c’est pas mal moins facile à mettre en place. Il faut un ensemble de mesures », affirme-t-il.
En campagne électorale, l’an dernier, les libéraux ont soutenu que « l’atteinte de la carboneutralité devra passer par une transformation du secteur des transports, qui représentait 43,3 % de nos émissions de gaz à effet de serre en 2019 ». L’opposition officielle à Québec rappelait aussi que « 90 % des GES produits par les transports en milieu urbain sont attribuables à l’utilisation privée de l’automobile » et que le gouvernement devait « assurer un financement adéquat des sociétés de transports » qui se retrouvent avec des déficits.
Au Parti québécois (PQ), le député Joël Arseneau souhaite que le Québec se lance dans « un grand débat sur la transition énergétique ». Son parti proposait lors du scrutin de 2022 d’instaurer une « passe climat » où chaque citoyen pourrait payer 365 $ par année pour avoir accès à tous les types de transport en commun dans la province.
Moins de voitures sur les routes | L'opposition réclame un plan à Québec - La Presse
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