À la suite des élections du 3 octobre, nous réitérons au gouvernement et à tous les élu.e.s qu’ils doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour aider les Québécois.e.s à se libérer de leur deuxième véhicule.
Alors que la crise climatique sera l’enjeu majeur des prochaines décennies, et que les ménages québécois font face à un niveau d’endettement en forte hausse, il faut agir maintenant, et prendre des décisions franches qui permettront à la population québécoise d’affronter ces défis avec des solutions durables, modernes et concrètes.
Plusieurs partis ont d’ailleurs proposé de bonnes idées en matière de mobilité, des propositions qui, espérons-le, inspireront le gouvernement, alors que le premier ministre s’est engagé à travailler de façon transpartisane.
Investir dans la mobilité durable
Le transport routier est actuellement responsable du tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec. Il est donc temps de prioriser la combinaison des modes de transport actifs, collectifs et d’autopartage pour alléger notre bilan carbone. C’est en offrant aux gens la possibilité de choisir parmi un cocktail d’options de transport qui répond à leurs besoins qu’on arrivera à rendre la mobilité réellement durable. C’est ainsi qu’on réduira le nombre de voitures sur les routes et qu’on améliorera la qualité de l’air, grandement affectée par les particules générées par l’usure des pneus de voitures sur nos routes.
Beaucoup plus qu’une mesure purement écologique, des investissements accrus dans des projets de transport collectif et actif permettront de réduire le fardeau économique imposé par la dépendance actuelle à l’automobile pour de nombreux ménages québécois.
Pour y arriver, il est primordial de bonifier l’offre de transport collectif partout au Québec, notamment dans les régions rurales. Nous appelons donc le gouvernement à lancer des projets qui doubleront l’offre de service en transport collectif d’ici 2035, en plus d’assurer un service dans les régions plus éloignées du Québec.
Présentement, 70 % des investissements réellement planifiés en transport des personnes par le gouvernement du Québec sont consacrés aux transports routiers, ce qui traduit une vision désuète de la planification des transports. Nous proposons que les deux tiers des investissements confirmés en transport terrestre soient destinés aux transports collectifs dès que possible, comme c’est déjà le cas en Ontario.
Évidemment, le transport collectif seul ne peut pas répondre à tous les besoins de déplacements des Québécois. Il est primordial d’allier à cette bonification des transports collectifs des investissements rehaussés en termes de transport actif. Afin d’améliorer les infrastructures de transport actif à la hauteur des besoins du Québec, il faut doubler les sommes actuelles pour atteindre 100 millions de dollars par an. C’est en proposant des systèmes de transport collectif et actif étoffés que nous pourrons faire face aux enjeux financiers et climatiques de notre époque, et ainsi convaincre les Québécois de se libérer de leur deuxième voiture.
Cesser de voir les collisions graves comme inévitables
Face à la part grandissante que représentent les usagers vulnérables (piétons, cyclistes) dans les victimes de la route, il est impératif que le gouvernement du Québec mette en œuvre une politique de sécurité routière vision zéro collision grave ou mortelle. En cette matière, des gains ont déjà été réalisés dans les dernières années, et il est temps d’adopter une ligne claire qui assure la sécurité de toutes les personnes circulant sur le réseau routier. L’adoption d’une telle stratégie est également nécessaire pour que l’accès au transport collectif, majoritairement piéton, soit sécuritaire et convivial.
Pensons à la population vieillissante et aux familles : il faut arrêter de voir les collisions graves ou mortelles comme des conséquences inévitables de l’utilisation du réseau routier !
Pour accompagner ces mesures, nous devons créer des milieux complets qui permettent à une plus grande partie de la population de travailler, consommer, se divertir et vivre dans le même milieu. La campagne électorale a beaucoup mis de l’avant la création de nouveaux liens routiers, mais c’est en réduisant la longueur des déplacements à parcourir qu’on arrivera à en transférer une grande part vers les modes de transport collectif et actif.
Nos organisations seront présentes pour travailler avec le nouveau gouvernement ainsi que l’ensemble des élu.e.s afin de mettre en œuvre ces solutions concrètes, notamment à travers la réalisation du Plan pour une économie verte et de la Politique de mobilité durable mis en œuvre par le précédent gouvernement caquiste.
Notre demande est donc très simple : soyons visionnaires et mettons en place un véritable cocktail solutions de mobilité durable pour permettre aux Québécoises et Québécois de se libérer de leur deuxième voiture, pour faire face aux défis climatiques et financiers à venir !
* Cosignataires : Sarah V. Doyon, directrice générale de Trajectoire Québec ; Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville
S'affranchir de la deuxième voiture | La Presse - La Presse
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