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Plusieurs lecteurs et lectrices du Courrier de la planète nous ont posé cette question : Le fait de rouler plus lentement en voiture permet-il de réduire ses émissions de GES ?
La réponse la plus courte est oui, mais peu en comparaison d’autres gestes.
L’empreinte carbone des ménages dans la province s’élève à au moins 8,1 tonnes d’équivalent CO2 par habitant, une empreinte cinq fois trop élevée pour respecter l’objectif le plus ambitieux de l’Accord de Paris. Le transport routier au Québec représente la principale source d’émissions de gaz à effet de serre (GES), soit 34 %. C’est ce qui fait que les experts s’entendent pour dire que le gouvernement devrait en effet cibler le transport automobile.
D’autre part, la transition vers un véhicule électrique n’est pas toujours avantageuse du point de vue environnemental, lorsque l’on considère l’ensemble de son cycle de vie. Selon le modèle de voiture à essence possédé et le nombre de kilomètres parcourus, le « point d’équivalence » de l’empreinte carbone n’est pas le même.
Vous êtes donc plusieurs lecteurs à nous écrire pour savoir s’il n’y aurait pas un plus grand effort individuel à faire pour rouler moins vite en voiture, ou du pour moins respecter les limites de vitesse. Line Pelletier a par exemple calculé qu’elle économise environ 1 litre d’essence tous les 100 kilomètres en adoptant une vitesse de 70 à 90 km/h sur les routes provinciales. « Je répète cet exploit depuis plus d’un an, donc à 1 plein par semaine pour 52 semaines, 6760 kg de CO2 de moins par année », nous écrit-elle.
Un autre lecteur, Denis Benoît, veut aussi que Québec s’attaque à la tolérance pour les excès de vitesse, puisqu’un véhicule qui roule à 120 km/h, plutôt que 100 km/h, consommerait 20 % plus de carburant. C’est du moins le pourcentage avancé par Ressources naturelles Canada.
Comme au Québec, une loi en Ontario oblige les véhicules lourds à installer un limiteur de vitesse à 105 km/h. Une étude a estimé que cette mesure aurait permis d’économiser 4,6 mégatonnes de CO2 entre 2009 et 2020.
Même le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat cite un article scientifique qui inclut « l’écoconduite » comme une « option de consommation » qui permet de réduire ses GES. Son impact serait toutefois modeste.
Cette réduction des émissions dépend bien sûr d’une foule d’autres facteurs, dont le modèle et l’âge du véhicule : chaque voiture a une vitesse optimale pour une consommation minimum, avant que la résistance à l’air ne change l’équation.
La manière de conduire compterait cependant aussi pour beaucoup. Avoir la pédale douce, c’est-à-dire ne pas accélérer ou freiner brusquement, permettrait aussi d’économiser de l’essence, et par le fait même de contrôler les émissions individuelles de GES. Évidemment, opter pour une petite automobile reste le choix le plus judicieux, dans le contexte où les ventes de véhicules utilitaires sport continuent d’augmenter.
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Le fait de rouler plus lentement en voiture permet-il de réduire ses émissions de GES? - Le Devoir
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