MAGAZINE. À L’Avenir vivent deux passionnés hors du commun. Jean-Pierre Lefebvre et son fils Jean-Michel vouent une admiration sans bornes aux voitures Ford Modèle T. Pour eux, le bonheur vient au volant; là où une simple balade devient une belle aventure.
Pour ce duo, il est hors de question de se rendre dans les expositions automobiles avec leurs Modèle T. Ils croient tous les deux que les voitures ont été construites pour rouler sur les routes et non pour amasser la poussière dans un garage en attendant une rare sortie.
«Le vrai plaisir est de conduire les voitures comme les gens le faisaient à l’époque. Je ne visite pas les musées d’automobiles parce que je trouve ça moche. Pourquoi garder des véhicules s’ils ne marchent pas? J’aime les conduire et entendre leur moteur. Pour moi, il n’y a pas de plus grande joie que d’écouter un Oldsmobile à moteur deux cylindres. J’ai eu la chance d’en conduire un de 1903 sur une piste à Saint-Hyacinthe, c’était le fun à mort», lance Jean-Pierre Lefebvre des étoiles dans les yeux.
«Si je compare avec un “muscle car”, oui il y a un plaisir d’entendre le moteur, mais la conduite n’est pas si différente d’un véhicule moderne. Avec le Modèle T, tu ressens quelque chose de différent. Il faut le conduire comme les gens le faisaient dans le temps. Il n’y a pas de servodirection ou de servofreins. Il faut faire corps avec l’auto, c’est toi qui dois la mener et non l’inverse. Tu as un plaisir de conduire complètement différent», lance avec émotions Jean-Michel Lefebvre.
Contrairement aux véhicules modernes qui ont une transmission automatique ou manuelle, ces Modèles T sont propulsés par une transmission par train épicycloïdal, aussi appelée planétaire. Dans ces voitures, trois pédales se retrouvent au plancher. Celle de gauche pour contrôler les deux vitesses et le point mort, au centre pour reculer et à droite pour le frein. Un levier au plancher, à la gauche, enclenche le frein à main et le point mort tandis que deux instruments au volant permettent de contrôler l’accélérateur, à droite, et le couple, à gauche.
C’est justement en raison de cette façon de conduire hors du commun que chaque promenade devient une aventure.
«Ça s’apprend assez bien, mais il faut que ça devienne naturel si jamais il y a une situation d’urgence sur la route. Partir aux États-Unis avec un Ford Modèle T, ce n’est pas simplement une promenade, c’est une aventure! Plus jeune, j’étais parti avec ma blonde en camping pour trois jours et j’ai dû réajuster ma bande de freins, dans la transmission, trois fois. Ça fait partie de l’aventure de s’arrêter en bordure de route pour faire une petite réparation. Avec un véhicule plus récent, il ne serait rien arrivé et je n’aurais rien eu à raconter», s’exclame le fils de 55 ans.
Tatoué Ford
Du haut de ses 83 ans, Jean-Pierre Lefebvre se souvient encore de la première voiture qu’il a vue. Alors qu’il avait six ans, il suivait, au pas de course, chaque matin la même voiture — il n’a jamais su de quel modèle il s’agissait — qui circulait sur sa rue du quartier Villeray à Montréal. Au fil des ans, il a possédé, à son tour, de nombreuses voitures de manufacturiers tout aussi nombreux. Aujourd’hui, il voue toute sa passion aux Ford.
«Ma première voiture était une Ford 1923 alors que j’avais 18 ans. Aujourd’hui, toutes les pièces sont encore disponibles. C’est pour cette raison que je suis revenu aux Ford. J’ai eu toutes sortes de voitures, des Packard, des Gray-Dort, des Cadillac et des Chevrolet entre autres, mais il y a une facilité avec Ford», explique celui qui a fondé le Club d’automobiles Ford Modèle T du Québec il y a plus de 30 ans.
Maintenant, pas moins de six voitures d’époque antiques se trouvent dans le garage des Lefebvre. Ils ont un 4×4 Willis, fabriqué par Ford, de la Guerre de Corée qui a eu la chance de ne pas aller au combat. Puis, trois Modèle T, un de 1915, un de 1922 et un de 1926 qui n’est pas en état de rouler encore. Finalement deux Modèle A, de 1929 et 1931 complètent l’ensemble.
D’ailleurs le Modèle T 1915 détient une forte valeur sentimentale dans la famille Lefebvre. Jean-Pierre en a fait l’acquisition lorsqu’il a vendu la collection de 29 voitures de la famille du notaire Gaétan Trottier au milieu des années 1980.
«Les Trottier étaient comme une deuxième famille pour mon père. Ce n’était pas le véhicule le plus spectaculaire du lot, mais il détenait une forte valeur sentimentale. Il ne sera jamais vendu», explique Jean-Michel.
«Dans mon testament, je le lègue à Jean-Michel. Ensuite, il le laissera probablement à son fils et ainsi de suite. On ne veut pas qu’il sorte de la famille», conclut Jean-Pierre Lefebvre.
L'aventure au volant d'une voiture antique - L'Express - L'Express - Drummondville
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