La voiture électrique devient de plus en plus présente sur les routes du Québec et les listes d’attente pour en acheter une chez un concessionnaire sont toujours aussi remplies. Mais la voiture électrique l’hiver, est-ce la même chose que lors de la saison chaude?
Chez le concessionnaire St-Bruno Nissan, on trouve deux choix de voitures électriques, la Nissan Leaf ou la Nissan Ariya, mais pour en profiter, il faudra attendre entre six mois et un an. L’arrivée du froid ne semble pas avoir freiné les ardeurs d’un marché du véhicule électrique (VÉ) toujours en progression.
C’est le même constat pour le directeur des communications et du marketing de Deschamps Chevrolet Buick Cadillac GMC de Sainte-Julie, Francis Grenier. « Présentement, selon le modèle désiré (Chevrolet Bolt EV, Chevrolet Bolt EUV, Cadillac Lyriq, Chevrolet Equinox EV, Chevrolet Blazer EV, Chevrolet Silverado EV, GMC Hummer EV) l’attente peut varier, mais avec le nombre de dépôts de réservation que nous avons pour chaque modèle, il faut être prêt à attendre au moins 18 mois. D’où l’importance de bien planifier sa transition vers l’électrique. » Pour le concessionnaire, plus que l’hiver, ce qui semble influencer l’achat d’une voiture électrique est le prix de l’essence. « Il suffit d’une augmentation marquée de 10 à 15 sous par litre d’essence pour que l’on reçoive plus de demandes Internet au sujet de nos modèles électriques. »
Les VÉ et l’hiver
Pourtant, l’hiver n’est pas vraiment aimé des batteries et les performances des VÉ s’en trouvent affectées. « Par grand froid, l’autonomie d’une batterie peut diminuer au maximum de 30 %. Une voiture qui a une autonomie de 242 km l’été peut se retrouver avec une autonomie de 170 km par grand froid, mais il faut savoir que la batterie ne sera pas affectée. Ce qui peut endommager la batterie, c’est plutôt les grandes chaleurs », de nous indiquer Carlos Catari, représentant de l’entreprise St-Bruno Nissan. Il faut dire que depuis les premières voitures électriques, les améliorations vont bon train de ce côté, mais dès qu’il fait froid, l’autonomie est en baisse pour les VÉ.
Selon CAA Québec, à -25°C ou moins, la batterie d’un VÉ peut perdre de 40 à 50 % d’autonomie. C’est donc un facteur à considérer avant de se déplacer, mais surtout à l’achat d’un véhicule usagé afin de le choisir avec une autonomie qui sera suffisante pour vos besoins de déplacements en hiver. Songez d’ailleurs que la capacité des batteries à haute tension des VÉ diminue d’environ 2 à 3 % par année; ainsi, un véhicule qui affiche une autonomie de 400 km à l’état neuf pourrait être limité à environ 350 km après cinq ans.
Petites astuces
« L’hiver, il est préférable de savoir d’avance le trajet que l’on souhaite parcourir afin de planifier le voyage et de cibler des bornes de recharge sur le trajet avec une autonomie plus faible. Un petit truc pour réchauffer la batterie par grand froid, c’est de la laisser branchée », confirme M. Catari.
» Il est rare, même avec une voiture thermique, que l’on fasse des expéditions durant cette période de l’année. » – Simon-Pierre Rioux
Pour M. Grenier, « Par grand froid, il existe des habitudes à prendre pour diminuer cet effet sur l’autonomie. Préchauffer le véhicule 20 minutes lorsqu’il est encore branché afin d’utiliser les kWh de la maison plutôt que ceux de la batterie. Préconiser le volant chauffant et le banc chauffant lorsqu’on voyage seul. C’est moins énergivore que le chauffage du véhicule, ou encore éviter les accélérations brusques sur la glace et dans la neige, ça évite des pertes d’énergie ».
Pour Simon-Pierre Rioux, porte-parole de l’Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ), « l’hiver ne ralentit pas le marché de la voiture électrique. Par contre, il est vrai que par grand froid, la batterie du VÉ peut perdre 40 % de son autonomie. Mais la voiture thermique perd aussi en autonomie l’hiver ». Il reconnaît que la température idéale pour la batterie d’un VÉ est de 25°C. Cependant, « les manufacturiers apportent plusieurs améliorations. Même si la voiture du futur, avec une batterie de 800 volts se rechargeant très rapidement, existe, on améliore encore la qualité du chauffage, qui prend beaucoup d’énergie ».
M. Rioux estime que même s’il y a une perte d’autonomie pour une voiture électrique l’hiver, « il est rare, même avec une voiture thermique, que l’on fasse des expéditions durant cette période de l’année. Nous sommes plus en mode excursion en allant au chalet, par exemple, qui est la plupart du temps à 100 ou 150 km. Ce sont des distances qu’un VÉ fait en hiver ».
Cependant, il est important d’adapter sa conduite à la voiture électrique. « L’autonomie d’un VÉ peut descendre très rapidement l’hiver si l’on va plus vite, que l’on fait des accélérations brusques, surtout dans la neige et la gadoue. Il faut adopter sa conduite par rapport au temps. Il y a de plus en plus de mises à jour afin que l’ordinateur du VÉ puisse calculer la topographie, le vent, la température qu’il fait sur notre trajet afin de donner l’autonomie la plus juste. »
De plus en plus
En 2035, les voitures thermiques ne seront plus vendues au Québec, et le message semble être bien présent au sein de la population. « Il y a quelques années, il y avait de 20 à 30 voitures électriques vendues par année au Québec. On en est à plus de 2000, maintenant. »
Les prix des véhicules, qui en font encore un frein important à leur achat, devraient continuer à diminuer. « Selon certaines études, en 2025, 2026 et 2027, le prix de la voiture électrique sera le même que celui de la voiture à essence. Aujourd’hui, elles sont plus chères, mais il y a des incitatifs gouvernementaux. En 2025, ce n’est pas certain que ces incitatifs existeront encore », de conclure M. Rioux.
Les défis d'une voiture électrique l'hiver - Les Versants
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