En 1969, l'arrivée de la Manic GT est porteuse d'avenir dans un Québec en ébullition. Avec sa petite équipe, Jacques About a conçu la première voiture de série fabriquée dans la Belle Province. Le chroniqueur automobile Philippe Laguë dévoile pourquoi 50 ans plus tard la Manic GT est une pièce de collection recherchée.
Jacques About débarque au Québec pour travailler à l’usine automobile Renault, à Saint-Bruno. Rapidement, il se hisse au service des relations publiques du constructeur. Avec quelques travailleurs français de l’usine, il démarre la conception d'un véhicule sport.
« Le modèle pour Manic, c’est un peu Lotus et Ferrari. C’est-à-dire qu’on veut faire des voitures de route, et avec cet argent, on veut financer une écurie de course automobile. »
À la même époque en France, le constructeur Alpine utilise déjà la mécanique de Renault pour sa petite voiture sport. L’oncle de Jacques About, Jacques Cheinisse, est une légende dans le monde motorisé français et œuvre pour cette entreprise. Il a donc été question d’importer l’Alpine au Québec, mais ce vœu ne s’est pas réalisé. Jacques About s’est alors dit qu’il en ferait un modèle similaire.
Un produit québécois?
Selon Philippe Laguë, la Manic GT est véritablement une voiture québécoise. La firme française Renault avait une usine à Longueuil. La Manic GT est fabriquée d’abord à Terrebonne, et ensuite à Granby, dans une usine de 60 000 pieds carrés, inaugurée le 1er janvier 1970.
De plus, les gouvernements fédéral et provincial subventionnent l’usine, et le Québec inc. investit dans la Manic GT, donc la famille Steinberg, un géant de l’alimentation à l’époque, et surtout Bombardier, propriété de la famille Beaudoin.
La Manic GT coûte 2900 $, alors qu’une voiture comme une Chevrolet ou une Ford se vend près de 3000 $. « Mais à l’origine, Jacques About avait dit moins de 2000 $, 1950 $ », précise Philippe Laguë. Malgré cette augmentation de prix, le fabricant n’arrive pas à répondre à la demande.
Malheureusement, la firme Manic connaît plusieurs problèmes. « Pour Renault, Manic était un trop petit client, ils ne les ont pas pris au sérieux », explique Philippe Laguë. Les pièces arrivent en retard. Et ensuite, la trésorerie est à sec. Le 8 juin 1971, le premier constructeur automobile québécois fait faillite. À l’époque, 152 voitures auraient été conçues. Aujourd’hui, il en reste une quarantaine.
Est-ce qu’une voiture fabriquée en série au Québec pourrait voir le jour aujourd’hui? Philippe Laguë a sa petite idée sur cette question.
La Manic GT, la seule voiture québécoise produite en série - Radio-Canada.ca
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