Six corps mutilés ont été retrouvés jeudi dans une voiture au Mexique, le jour même où le président s'en prenait aux «narcoséries» sur Netflix qui propagent selon lui une image très «rose» des cartels.
• À lire aussi: Les terres des premières nations, cruciales pour les objectifs climatiques au Brésil, Mexique, Pérou et Colombie
Les restes humains ont été retrouvés dans l'État du Guerrero (sud), connu pour sa capitale touristique Acapulco et pour la narcoviolence.
Les têtes ont été retrouvées sur le toit de la voiture, d'après des médias locaux. Le parquet local a annoncé une enquête.
Les corps mutilés sont souvent des messages que s'envoient des cartels rivaux.
En janvier dernier, dix corps ont été retrouvés dans un véhicule abandonné de nuit devant le palais du gouvernement à Zacatecas (nord), que se disputent les deux cartels les plus puissants du pays.
Une quinzaine de corps au total avaient été retrouvés pendus en public en novembre dernier dans ce même État.
Le 6 juin dernier, deux têtes ont été abandonnées devant un bureau de vote le jour des élections législatives à Tijuana (nord-ouest).
Critiques envers Netflix
Sans aucun lien avec la découverte macabre, le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador s'en est pris aux séries sur les narcotrafiquants lors de sa conférence de presse quotidienne, en citant la plate-forme Netflix.
Ces séries mettent en scène des «bandes de narcotrafiquants, avec des acteurs, des hommes, des femmes, très beaux (...) des voitures dernier cri, des bijoux, des vêtements de marque, du pouvoir».
Ces productions font la part belle à des délinquants qui soumettent le pouvoir, a déploré le chef de l'État.
Elles font l'impasse «sur la destruction de jeunes surtout. Et nous parlons de milliers de décès aux États-Unis», a-t-il poursuivi, en référence aux victimes d'overdose.
AMLO -ses initiales et son surnom- commentait la présentation d'un rapport sur la consommation et le trafic de drogue.
Netflix offre une vingtaine de films sur l'univers des narcotrafiquants en Colombie et au Mexique, dont certains très populaires («La reine du sud» ou «El senor de los cielos»).
Les autorités s'en prennent depuis plusieurs années à la «narcoculture», qui s'exprime aussi avec des «narcocorridos» (chants à la gloire des trafiquants, désormais interdits dans l'État du Sinaloa, fief nombreux barons de la drogue).
Au total 340 000 personnes ont été assassinées au Mexique depuis 2006, quand les autorités ont lancé une opération militaire antidrogue.
D'après le président, 75% de ces homicides sont liés au commerce de la drogue (règlements de comptes entre cartels...).
Six corps mutilés dans une voiture, les «narcoséries» dans le viseur du président mexicain - Le Journal de Québec
Read More