La semaine nationale du véhicule électrique tire à sa fin. Même si ce type de véhicule gagne en popularité, il n'y a que 120 000 véhicules électriques immatriculés au Québec sur les quelque cinq millions. Plusieurs craintes persistent chez les acheteurs potentiels.
La journaliste Pascale Langlois s’est entretenue avec Sylvain Juteau, président de Roulez Électrique.
Pascale Langlois : M. Juteau, la semaine nationale des véhicules électriques se termine. Il reste encore beaucoup de mythes. Un des plus connus est celui du réel impact environnemental d'une voiture électrique. Qu’en est-il vraiment?
Sylvain Juteau : Premièrement, c'est vrai que pour fabriquer une voiture électrique, comparativement à une voiture conventionnelle, il y a un impact GES qui est plus élevé. On parle d'à peu près 50 % de plus. Ceci étant dit, c'est une goutte dans la mare d'eau parce qu’une fois que la voiture conventionnelle est mise sur la route, c'est 10 à 15 fois plus de GES qu'elle va émettre au cours de sa vie utile. C'est majeur. C'est un facteur de 80 à 85 % [de réduction] de GES au net. C'est vraiment sur tout le cycle de vie qu'il faut en parler.
Pascale Langlois : Plusieurs soulignent aussi que les batteries de voitures électriques ne sont pas encore recyclables. Qu'est-ce qu'on fait avec ça?
Sylvain Juteau : La batterie qui vient avec pratiquement tous les véhicules électriques qui se vendent aujourd'hui va durer beaucoup plus longtemps que la voiture elle-même. [La voiture] va rouiller bien avant. Et après, quand la batterie est vraiment finie, on peut la recycler à plus de 95 %. Il y a une entreprise ici au Québec, qui est en démarrage, qui s'appelle Lithion. [Elle a] un savoir-faire qu'elle va même exporter partout dans le monde.
Pascale Langlois : Il y en a beaucoup qui disent : Ça me prend au moins 400 km d'autonomie, sinon c'est impossible de penser à une voiture électrique
.
Sylvain Juteau : Je vous dirais quelqu'un qui a besoin de 400 km d'autonomie au quotidien en hiver ou en été, c'est n'importe quoi. Parce que 95 % de la population canadienne font moins de 80 km par jour pour le métro, boulot, dodo. Le seul temps où tu fais 400 km, c'est parce que tu vas voir la belle-mère en Gaspésie, et tu ne fais pas ça toutes les semaines, tu fais ça une fois ou deux par année. Et ces fois-là, on a un réseau de recharge rapide, le meilleur réseau en Amérique du Nord. Il y a des bornes tous les 50 km. Vous allez peut-être devoir vous arrêter et charger deux fois pendant 30 minutes. Mais pendant ce temps-là, vous allez manger, vous allez faire une pause-pipi.
Pascale Langlois : Beaucoup de gens habitent en appartement, en condo, qui disent : C'est compliqué d'installer une borne de recharge chez nous. Je n'ai pas de stationnement pour recharger ma voiture.
Quelles sont les solutions en ville?
Sylvain Juteau : Il y a des solutions. C'est vrai qu’à mon avis, c'est la plus grande problématique, mais qui est adressable. À Montréal d'ailleurs, il y a beaucoup de bornes dans la rue. Avec un véhicule de 400-500 km d'autonomie, si tu fais juste 60-80 km par jour, tu n'as pas besoin de te recharger toutes les nuits. C'est une à deux fois par semaine.
Pascale Langlois : Est-ce vrai que le prix d'achat d'une voiture électrique est beaucoup plus élevé que son équivalent à essence?
Sylvain Juteau : C'est complètement faux. On a le droit à 13 000 $ de rabais sur l’achat d’un véhicule électrique [...] les prix diminuent. Les véhicules s'améliorent et les prix diminuent. Et dans deux-trois ans d'ici, il ne sera même plus nécessaire d'avoir des rabais à l'achat par les gouvernements [tellement les prix auront baissé]. Moi, je suis impartial. Tous les véhicules électriques sont bons. Où je suis partial, c'est que moi, je veux que tous les Québécois roulent électrique, le plus vite possible, d'ici 2026.
Avec les informations de Pascale Langlois
Semaine du véhicule électrique : déboulonner les mythes - ICI.Radio-Canada.ca
Read More
No comments:
Post a Comment