Samedi en après-midi, une trentaine de plongeurs bénévoles effectuaient une corvée de nettoyage dans la rivière Saint-Maurice, près de l’île Melville à Shawinigan. Ils ont dépouillé le fond du cours d’eau de nombreux objets qui s’y étaient accumulés: bouteilles d’eau, pneus, batteries, bidons d’huile et toilette. Le clou du spectacle reste néanmoins la découverte d’une Honda Civic signalée comme volée.
La journée de nettoyage organisée par David Gauthier, gérant et instructeur à l’école de plongée Carlos Lopez de Shawinigan, a donc pris une tournure inattendue.
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«On se demandait si ça serait possible de la sortir. Il y a des plongeurs qui ont contacté la Sûreté du Québec (SQ). Les policiers et une remorqueuse sont arrivés. On a compris que c’était pour se dérouler à l’instant devant nous donc c’était très excitant», relate la conjointe de M. Gauthier, Anne-Marie Lussier, avec laquelle il a démarré le mouvement écologique «Faisons notre part».
«Dans un grand territoire comme la Mauricie, ça peut arriver quelques fois dans l’année qu’on retrouve des véhicules», explique le sergent Jean-Raphaël Drolet, porte-parole de la SQ. «Par expérience, ce n’est pas quelque chose qui arrive tous les jours, mais ce n’est pas quelque chose d’exceptionnel.» Il indique avoir été mis au courant de trois cas semblables dans la région depuis novembre dernier.
Malgré tout, les curieux qui étaient sur place en ont eu pour leur argent. En effet, il est assez rare de pouvoir observer une dépanneuse extirper un tel objet des eaux.
Le véhicule repêché a fait l’objet d’un vol il y a plusieurs années. La SQ confirme qu’elle mène actuellement une enquête à ce sujet. Dans de pareils scénarios, les policiers tentent de retrouver le propriétaire afin de comprendre pourquoi sa voiture s’est ramassée sous l’eau. Dans la plupart des cas, il s’agit de vols ou d’abandons.
Ce genre de découverte est généralement effectué par des plaisanciers, des marcheurs lorsque le niveau de l’eau est bas ou encore des plongeurs comme dans ce cas-ci.
«En tant que plongeurs, on est très bien placés pour observer ces problèmes-là. Ce qu’on voit c’est assez désolant, principalement dans le coin de la rivière Saint-Maurice, dans les alentours de Shawinigan. Dans certains secteurs, le fond ressemblait à un dépotoir, sans aucune exagération», confie Mme Lussier.
Une journée productive
La récolte de déchets a été considérable bien que la superficie couverte ne soit pas énorme. «En une journée, on n’a pas eu le temps de faire tout le tour de l’île Melville. On pourrait y retourner plusieurs jours, puis ressortir la même quantité de détritus», ajoute Mme Lussier. «C’est une question de sécurité et de santé pour les citoyens qui se baignent et qui pêchent dans ces eaux-là.»
Samedi, M. Gauthier est arrivé sur les lieux vers 8h et est reparti à 19h. «Il y avait vraiment beaucoup de déchets. Ç’a valu la peine. Tout le monde était fier.»
Ce dernier a pu compter sur l’aide d’une quarantaine de bénévoles au total. Le nombre de participants a été supérieur aux attentes. Parmi ceux-ci, quelques élèves de la classe de 2e et 3e année de sa copine.
Il n’y a pas que les plongeurs qui ont travaillé fort. Des bénévoles étaient chargés de ramener les déchets ramassés sur une toile et de les trier.
Un mouvement qui prend de l’ampleur
«Faisons notre part» n’en était pas à sa première activité de nettoyage. Ce printemps, une corvée s’est tenue à la rivière Millette du côté de Trois-Rivières. Les opérations s’étendent parfois seulement aux berges, ce qui ne nécessite pas la présence de plongeurs.
Une journée de nettoyage est prévue à la fin du mois d’août au lac Clair à Grandes-Piles. L’objectif est d’en organiser cinq en tout pendant l’été en Mauricie.
Le couple est ouvert à intervenir en réponse aux demandes de particuliers ou de municipalités. Il espère un jour continuer le travail amorcé dans le Saint-Maurice en collaborant avec la Ville de Shawinigan.
Une voiture volée repêchée lors d'une corvée de nettoyage à Shawinigan - Le Nouvelliste - Groupe Capitales Médias
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